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on. Rentres a notre logement, en attendant que notre repas fut fait, nous nous etendimes sur la paille. A peine y etions-nous, qu'un veteran prussien entra pour nous prevenir qu'on apercevait les Cosaques sur une hauteur, a un quart de lieue de la ville, et qu'il nous conseillait de partir au plus tot. Comme la chose n'etait que trop vraie, nous nous depechames de faire nos dispositions de depart; nous enveloppames dans de la paille notre viande, qui n'etait pas a moitie cuite. Nous partimes avec notre paysan pour nous mettre dans le bon chemin. Lorsque nous y fumes, il nous fit remarquer les Cosaques sur une hauteur: ils etaient plus de trente. Le temps etait brumeux; la neige ne manqua pas de tomber un instant apres notre depart. Nous n'avions pas encore fait une demi-lieue que la nuit nous surprit. Nous rencontrames deux paysans. Nous leur demandames s'il y avait encore loin pour trouver un village. Ils nous dirent qu'avant d'en trouver, il fallait traverser un grand bois; que nous trouverions a notre droite, a vingt-cinq pas de la route, une maison qui etait celle d'un garde forestier qui tenait auberge, et que nous pourrions y loger. Apres une petite demi-heure de marche, nous arrivames a la maison indiquee: il etait neuf heures; nous avions fait quatre lieues. Avant de nous ouvrir, on nous demanda qui nous etions et ce que nous voulions. Nous repondimes que nous etions Francais et militaires de la Garde imperiale et que nous demandions si, en payant, nous pourrions avoir a loger, a boire et a manger. Aussitot, on nous ouvrit la porte et on nous dit d'etre les bienvenus. Nous commencames par faire mettre notre cheval a l'ecurie. Puis on nous fit entrer dans une grande chambre ou nous apercumes trois individus couches sur de la paille; c'etaient trois chasseurs a cheval de la Garde, arrives dans la journee, mais plus malheureux que nous, car ils n'avaient plus de chevaux et, ayant les pieds geles, ils etaient obliges de faire la route a pied. On nous servit a manger, ensuite nous nous couchames et nous dormimes comme des bienheureux. En nous eveillant, nous fumes surpris de ne plus voir les chasseurs, mais le maitre de la maison nous apprit qu'il y avait environ une heure, un juif voyageant avec un traineau avait propose aux chasseurs de les conduire a trois lieues pour deux francs, et qu'ils avaient accepte avec empressement. Nous apprimes cette nouvelle avec plaisir. Apres avoir paye la valeur de cinq fra
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