rouvera un
tombeau dans son agrandissement meme.
"Ce que j'avance ici, mon cher Cousin, vous paraitra un paradoxe: mais
un moment de reflexion politique, un coup d'oeil sur la situation des
choses en Amerique, et la verite de mon opinion brillera dans tout son
jour. [Nobody will obey, unless necessity compel him: VOILA LES HOMMES;
GENE of any kind a nuisance to them; and of all men in the world LES
ANGLAIS are the most impatient of obeying anybody.] Mais si ce sont-la
les Anglais de l'Europe, c'est encore plus les Anglais d'Amerique.
Une grande partie de ces Colons sont les enfans de ces hommes qui
s'expatrierent dans ces temps de trouble ou l'ancienne Angleterre, en
proie aux divisions, etait attaquee dans ses privileges et droits; et
allerent chercher en Amerique une terre ou ils pussent vivre et mourir
libres et presque independants:--et ces enfans n'ont pas degenere des
sentimens republicains de leurs peres. D'autres sont des hommes
ennemis de tout frein, de tout assujetissement, que le gouvernement y
a transportes pour leurs crimes, D'autres, enfin, sont un ramas de
differentes nations de l'Europe, qui tiennent tres-peu a l'ancienne
Angleterre par le coeur et le sentiment; tous, en general, ne ce
soucient gueres du Roi ni du Parlement d'Angleterre.
"Je les connais bien,--non sur des rapports etrangers, mais sur
des correspondances et des informations secretes, que j'ai moi-meme
menagees; et dont, un jour, si Dieu me prete vie, je pourrai faire usage
a l'avantage de ma Patrie. Pour surcroit de bonheur pour eux, tous ces
Colons sont parvenues, dans un etat tres-florissant; ils sont nombreux
et riches:--ils recueillent dans le sein de leur patrie toutes les
necessites de la vie. L'ancienne Angleterre a ete assez sotte, et assez
dupe, pour leur laisser etablir chez eux les arts, les metiers, les
manufactures:--c'est a dire, qu'elle leur a laisse briser la chaine
de besoins qui les liait, qui les attachait a elle, et qui les fait
dependants. Aussi toutes ces Colonies Anglaises auraient-elles depuis
longtemps secoue le joug, chaque province aurait forme une petite
republique independante, si la crainte de voir les Francais a leur Porte
n'avait ete un frein qui les avait retenu. Maitres pour maitres, ils ont
pefere leurs compatriotes aux etrangers; prenant cependant pour maxime
de n'obeir que le moins qu'ils pourraient. Mais que le Canada vint a
etre conquis, et que les Canadiens et ces Colons ne fussent plus
qu'une s
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