FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   134   135   136   137   138   139   140   141   142   143   144   145   146   147   148   149   150   151   152   153   154   155   156   157   >>  
pour la refuser. D'ailleurs dans le vide qui remplissait son existence, ces diners n'avaient rien pour lui deplaire, bien loin de la. En effet, quand il ne prenait point part a un diner de gala ou quand il n'en donnait point un lui-meme, il mangeait le plus souvent a son restaurant ou a son cercle, et le brouhaha des grandes reunions lui etait tout aussi desagreable que le silence et la solitude. Chez le baron, il trouvait ce qu'il ne rencontrait pas ailleurs. Il y a longtemps qu'on a dit que le plaisir de la table est une sensation qui nait de l'heureuse reunion de diverses circonstances, de choses et de personnes. Cette reunion de choses et de personnes se rencontrait a la table du baron, ou la chere, preparee par un cuisinier parisien et non allemand, etait exquise, et ou les convives etaient habilement choisis pour se faire valoir les uns les autres. Il a ete un temps ou les diners de ce genre ont ete en honneur a Paris; malheureusement ils ont peu a peu disparu, a mesure que tout le monde a voulu faire grand, et ils ne se sont conserves que dans de trop rares maisons. Celle du baron etait de ce nombre, et pour le colonel c'etait une detente, un repos et un charme, que ces diners intimes. On y causait librement, spirituellement, on y mangeait delicatement, et, en meme temps que le cerveau s'y rafraichissait, l'esprit s'y allumait: on en sortait dans un etat de bien etre general tout a fait agreable. Il semblait que le baron eut apporte dans le monde les qualites innees qu'ont ses compatriotes pour la profession d'hote, ou plus justement de maitre d'hotel, profession pour laquelle les Allemands ont incontestablement, comme le savent tous ceux qui ont voyage, des aptitudes remarquables. A cote des diners vinrent les soirees, car le colonel ne pouvait diner chaque semaine, rue du Colisee, sans faire une visite au baron et a Ida. Bien entendu, pour ces visites, il avait choisi le jour de reception du baron; mais il n'en etait pas de ces receptions comme des diners, elles n'avaient aucun caractere d'intimite. S'y montraient tous ceux qui etaient en relations d'amitie ou d'affaires avec le baron Lazarus, des Allemands, beaucoup d'Allemands, presque exclusivement des Allemands. Alors bien souvent la conversation prenait une tournure qui genait le colonel, tant on disait du mal de la France. C'etait a croire que tous ces gens, qui pour la plupart habitaient Paris, etaient des ennemis implacables du
PREV.   NEXT  
|<   134   135   136   137   138   139   140   141   142   143   144   145   146   147   148   149   150   151   152   153   154   155   156   157   >>  



Top keywords:

diners

 

Allemands

 

colonel

 

etaient

 

rencontrait

 

reunion

 

personnes

 

profession

 

choses

 

ailleurs


prenait

 

souvent

 

mangeait

 

avaient

 

pouvait

 

qualites

 

chaque

 

soirees

 
vinrent
 

semaine


semblait

 
visite
 

Colisee

 

apporte

 

remarquables

 

aptitudes

 

laquelle

 

maitre

 

justement

 
remplissait

incontestablement
 

compatriotes

 

refuser

 

voyage

 
innees
 
savent
 
existence
 

visites

 
tournure
 

genait


conversation

 

beaucoup

 

presque

 

exclusivement

 

disait

 

habitaient

 

ennemis

 

implacables

 

plupart

 

France