une fois celebre dans les hymnes de l'ancienne
Chaldee.
[Note 11: _Is_ ou _Ghi-bil_; voir particulierement les fragments d'hymnes
deja rassembles par F. Lenormant, _La Magie chez les Chaldeens_,
p. 169-173.]
[Illustration: Fig. 3.]
Quant au dieu menace d'etre brule vif, rien n'est plus curieux ni plus
naivement expressif que son attitude. Assis sur la montagne, dont il etait
jusque-la le paisible possesseur, nu comme son ennemi et n'ayant aussi
qu'un lien autour de la taille, il est de plus tout a fait desarme contre
cette irruption soudaine. Aussi se contente-t-il d'ecarter ses mains
ouvertes et abaissees dans un geste d'impuissante protestation. Il semble
cependant qu'il n'ait pas cede la place sans resistance; c'est ce
qu'indiquent plusieurs cylindres de plus petite dimension[12], dont
le Louvre possede un bon exemplaire. Au revers de la representation
precedente, sommairement reproduite, on voit une scene de palestre ou
les deux adversaires se mesurent corps a corps; mais deja le dieu de la
montagne a flechi le genou et la victoire du Soleil n'est pas douteuse.
Dans plusieurs variantes curieuses de la collection de Clercq, l'agresseur
saisit son ennemi par sa longue barbe; souvent encore il tient sa masse
d'armes et ne l'abandonne que vers la fin de la lutte[13].
[Note 12: Tous les cylindres ici figures sont reproduits a la grandeur
reelle de l'execution.]
[Note 13: _Catalogue de la Collection de Clercq_, pl. XIX, numeros 176, 180
et surtout 181; cf. 178. La presence des ailes de feu est significative et
devrait bien faire abandonner une fois pour toutes l'ancienne explication
des sacrifices humains par de pretendus pontifes.]
[Illustration: Fig. 4.]
Avant d'etudier la signification, d'ailleurs assez transparente, de cette
lutte epique, je voudrais faire connaitre un cylindre du Louvre, qui donne
une disposition un peu differente de la scene d'agression. Le travail
soigne, minutieux, cherche a rendre jusqu'au fond rocheux du paysage, ce
qui parait marquer une epoque assez avancee dans l'art chaldeen.
Ici la montagne, beaucoup plus developpee dans ses lignes, brule tout
entiere autour du dieu, qui n'est pas seulement assis, mais adosse contre
ses hautes pentes. Bien que le Soleil n'ait pas ses ailes de feu, sans
doute a cause du champ restreint qui l'entoure, il est designe par une
torche a triple flamme dont il menace son adversaire, en meme temps qu'il
le saisit par une des cornes de sa tiare. Les
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