hes aigues, solitaires, qui, comme autant
d'aiguilles, sembloient s'elancer de la surface du sol. Toute l'ile etoit
volcanique; des prismes de basalte, le plus ordinairement pentaedres,
entasses les uns sur les autres, reposant le plus souvent sur leurs
angles, en constituoient la masse entiere. La s'elevoient comme des murs
de pierre de taille; ailleurs, se presentoient des especes de paves
basaltiques, analogues a ceux de la fameuse Chaussee des Geans. Dans
quelques endroits on observoit des excavations plus ou moins profondes;
les eaux des parties voisines s'y etoient reunies, et formoient des
especes de fontaines, dans chacune desquelles nos gens trouverent une
tres-petite quantite d'excellente eau ferrugineuse. Dans ces lieux plus
humides, la vegetation etoit plus active; on y remarquoit de beaux
arbustes et quelques arbres plus gros, qui constituoient de petits
bosquets tres-agreables; le reste de l'ile, avec une disposition
differente, offroit un coup d'oeil bien different aussi: parmi ces
monceaux de laves entassees sans ordre, regne une sterilite generale; et
la couleur noire de ces roches volcaniques ajoutoit encore a l'aspect
triste et monotone de cette petite ile. La marche y est difficile, a
cause des prismes de basalte qui, couches horizontalement sur le sol,
presentent leurs aretes aigues en saillantes et dehors."
M. Peron then quotes M. Depuch's (the mineralogist to the expedition)
report: "La couleur de ce basalte est d'un gris tirant sur le bleu; sa
contexture est tres-serree, son grain fin et d'apparence
petro-silicieuse; de petites lames brillantes et irregulierement situees
sont disseminees dans toute la masse; il ne fait aucune effervescence
avec les acides, et n'affecte pas sensiblement le barreau aimante; sa
partie exterieure a eprouve une espece d'alteration produite par les
molecules ferrugineuses: cette decomposition n'atteint pas ordinairement
au dela de 3 ou 4 millemetres de profondeur."
M. Peron then continues M. Ronsard's report: "M. Ronsard croit devoir
penser, d'apres la conformation generale et la couleur de la partie du
continent voisine, qu'elle est d'une nature semblable et volcanique.
C'eut ete, sans doute un objet d'autant plus important a verifier, que,
jusqu'alors, nous n'avions rien pu voir de volcanique sur la Nouvelle
Hollande, et que depuis lors encore, nous n'y avons jamais trouve aucun
produit de ce genre; mais notre commandant, sans s'inquieter d'une
phenomene qui se ra
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