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l'approcher; maintenant, le monde parisien est habitue a me voir presque partout a ses cotes, cela est admis. Je ne sais au juste ce qu'on en pense, car on n'a jamais ose m'en parler, mais enfin personne ne s'en etonne plus. Je dus accepter, et, une heure avant le defile des troupes, nous allames occuper le balcon que Clotilde avait retenu. D'instinct je deteste tout ce qui est theatre et mise en scene. Cependant, quand je vis s'avancer les blesses trainant la jambe, le bras en echarpe, la tete bandee, j'oubliai les mats venitiens, les oriflammes, les arcs de triomphe en toile peinte, les larmes me monterent aux yeux, et, comme tout le monde, je battis des mains. Pendant mes dix annees passees dans l'armee je m'etais naturellement trouve en relation avec bien des officiers; mes chefs, mes camarades, mes amis. J'en vis un grand nombre defiler devant moi et mes souvenirs de jeunesse allerent les chercher et les reconnaitre en tete ou dans les rangs de leurs soldats. Les uns etaient devenus generaux ou colonels et j'etais heureux de leurs succes; les autres etaient restes dans des grades inferieurs et je me demandais les raisons de cette injustice ou de cet oubli. Les drapeaux passaient noircis par la poudre et dechiquetes par les balles, les musiques jouaient, les tambours-majors jetaient leur canne en l'air, et au milieu des applaudissements et des cris d'orgueil de la foule, les regiments se succedaient regulierement, les uns en grand uniforme comme pour la parade, les autres en tenue de campagne, portant dans leurs tuniques trouees et leurs kepis poussiereux les traces glorieuses de la fatigue et de la bataille. Tout a coup, une commotion me frappa au coeur: au milieu des eclairs des sabres, au loin, j'avais vu paraitre un regiment dont l'uniforme m'etait bien connu,--le mien. Clotilde posa sa main sur mon bras. --Voyez-vous la-bas? dit-elle. Cet uniforme vous parle-t-il au coeur? C'etait celui que vous portiez quand nous nous sommes rencontres. Pour la premiere fois, je restai insensible a ce souvenir d'amour; d'autres souvenirs m'etreignaient, m'etouffaient. Mes amis, mes camarades, mes soldats. Ils s'avancaient, et les uns apres les autres je les retrouvais. Quelques-uns manquaient. Ou etaient-ils? qu'etaient-ils devenus? Mazurier est lieutenant-colonel. Comment a-t-il pu arriver a ce grade? Danglas n'est encore que capitaine et il n'est meme pas decore. Comme les hommes ont bonne tenue! C'est le me
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