ine: "Je chercherai, comptez sur moi, monsieur le president."
Enfin Frederic arriva, mais lui aussi ignorait le nom de ce joueur, et
ne savait pas qui l'avait presente.
Alors Adeline se facha:
--Comment! c'etait ainsi qu'on entrait au _Grand I_. Alors, a quoi
servait le comite? A quoi servait le president? S'il ne servait a rien,
il n'avait qu'a se retirer. Un cercle ainsi administre n'etait qu'une
simple maison de jeu ouverte a tous; il ne la couvrirait pas de son
nom... plus longtemps.
Frederic, qui devait tant redouter cette demission, commencait justement
a se rassurer et a croire que la sequence, ou plutot le gain produit
par elle, leur avait livre Adeline pour toujours: il avait si naivement
laisse paraitre sa joie, le _Puchotier_, qu'il devait etre pris, et bien
pris; voila que precisement cette menace de demission eclatait quand il
s'imaginait qu'il n'en serait plus jamais question!
Heureusement il n'etait pas homme a se laisser demonter, et tout de
suite il se defendit: on le prenait a l'improviste, il n'avait pu
interroger personne, ni faire aucune recherche; mais il promettait le
nom de ce joueur et de ses parrains, pour le soir meme; ce n'etait pas
dans un cercle comme le _Grand I_ qu'il se passait rien d'irregulier; il
etait de son honneur d'en faire la preuve, et il la ferait pour ce cas
particulier comme pour tout.
Si belle que fut l'occasion pour se retirer, Adeline ne poussa pas les
choses a l'extreme cependant, car il voulait voir ce qu'il y avait sous
cette allusion "a la suite", et en donnant sa demission il s'enlevait
tout moyen de recherches.
--Alors a ce soir, dit-il, et n'oubliez pas qu'il me faut ce nom.
Comme l'heure d'aller a la Chambre approchait, il ne poussa pas son
enquete plus loin pour le moment, et se rendit au Palais-Bourbon.
Si les jours precedents, il avait ete frappe de la facon dont on le
regardait, il le fut bien plus vivement encore dans les dispositions ou
il se trouvait et avec les inquietudes qui l'angoissaient.
Pourquoi cette curiosite?
Il ne pouvait pas le demander, cependant, pas meme a ses meilleurs amis;
et par cela seul il se trouva singulierement embarrasse, confus, comme
s'il se sentait coupable.
Sans se sauver, mais cependant avec un sentiment de soulagement, il
entra tout de suite dans la salle des seances, bien que le president
ne fut pas encore monte a son fauteuil, et gagna son banc, ou il avait
Bunou-Bunou pour voisin.
Comme tous les
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