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ts arraches par la peur. Croyez-en le seul esprit socialiste qui vous soit reste personnellement attache, malgre tous ces coups frappes sur son Eglise. C'est moi, le seul a qui l'on n'ait pas songe a faire peur, et qui, n'ayant trouve en vous que douceur et sensibilite, n'a aucune repugnance a vous demander a genoux la grace de mes amis. CCCLII A M. ALPHONSE FLEURY, A LA CHATRE. Nohant, 5 avril 1852. Mon ami, Ta volonte soit faite! Je n'insiste pas, et je ne t'en veux pas, puisque tu obeis a une conviction. Mais je la deplore en un sens, et je veux te dire lequel, afin que nous sachions nous comprendre a demi-mot desormais. Le point culminant de ton raisonnement est celui-ci: Il faut de grandes expiations et de grands chatiments. _La notion du droit ne peut renaitre que par des actes terribles de justice_. En d'autres termes, c'est la dictature que tu crois legitime et possible entre nos mains, c'est la rigueur, c'est le chatiment, c'est la vengeance. Je veux, je dois te dire que je me separe entierement de cette opinion et que je la crois faite pour justifier ce qui se passe aujourd'hui en France. Le gouvernement de tous a toujours ete et sera toujours l'ideal et le but de ma conscience. Pour que tous soient inities a leurs droits et a leurs propres interets, il faut du temps, il en faut cent fois plus que nous ne l'avions prevu en proclamant le principe souverain du suffrage universel. Il a mal fonctionne, tant pis pour nous et pour lui-meme. Que nous lui rendions demain son libre exercice, il se tournera encore contre nous, cela est evident, certain. Vous en conclurez, je pense, qu'il faut le restreindre ou le detruire momentanement pour sauver la France. Je le nie; je m'y refuse. J'ai sous les yeux le spectacle d'une dictature. J'ai vu celle de M. Cavaignac, qui, je m'en souviens bien, ne t'a pas choque autant que celle-ci, et qui ne valait certes pas mieux. J'en ai assez; je n'en veux plus. Toute revolution prochaine, quelle qu'elle soit, ne s'imposera que par ces moyens, qui sont devenus a la mode et qui tendent a passer dans nos moeurs politiques. Ces moyens tuent les partis qui s'en servent. Ils sont condamnes par le ciel, qui les permet, comme par les masses, qui les subissent. Si la Republique revient sur ce cheval-la, elle devient une affaire de parti qui aura son jour comme les autres, mais qui ne laissera apres elle que le neant, le hasard et la
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