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suis aussi content de toi que je peux l'etre apres ce qui s'est passe. Il faut perseverer et reconquerir, non pas mon amitie, que tu n'as jamais perdue, mais l'estime de toi-meme. Tiens, voila de quoi t'encourager. Il me montra un fragment de lettre de Valvedre. "Aie l'oeil sur ce jeune homme, disait-il; sache ce qu'il devient, et mefie-toi du premier desespoir. Lui aussi a recu la foudre! Il l'avait attiree sur sa tete; mais, aneanti comme le voila, il a droit a ta sollicitude. Il est le plus malheureux de tous, ne l'oublie pas, car il ne se fait plus d'illusions sur l'oeuvre maudite qu'il a accomplie! "Aux grandes fautes les grands secours avant tout, mon cher enfant! Ton jeune ami n'est pas un etre lache ni pervers, tant s'en faut, et je n'ai pas a rougir pour _elle_ du dernier choix qu'elle avait fait. Je suis certain qu'il l'eut epousee si j'eusse consenti au divorce, et j'y eusse consenti si elle eut longtemps insiste. Il faut donc remettre ce jeune homme dans le droit chemin. Nous devons cela a la memoire de celle qui voulait, qui eut pu porter son nom. "S'il demandait, un jour, a voir les enfants, ne t'y oppose pas. Il sentira profondement devant les orphelins son devoir d'homme et l'aiguillon salutaire du remords. "Enfin, sauve-le; que je ne le revoie jamais, mais qu'il soit sauve! Moi, je le suis depuis longtemps, et ce n'est pas de moi, de mon plus ou de mon moins de tristesse que tu dois t'occuper. S'oublier soi-meme, voila la grande question quand on n'est pas plus fort que son mal!" X Sept ans me separaient deja de cette terrible epoque de ma vie quand je revis Obernay. J'etais dans l'industrie. Employe par une compagnie, je surveillais d'importants travaux metallurgiques. J'avais appris mon etat en commencant par le plus dur, l'etat manuel. Henri me trouva pres de Lyon, au milieu des ouvriers, noirci, comme eux, par les emanations de l'antre du travail. Il eut quelque peine a me reconnaitre; mais je sentis a son etreinte que son coeur d'autrefois m'etait rendu. Lui n'etait pas change. Il avait toujours ses fortes epaules, sa ceinture degagee, son teint frais et son oeil limpide. --Mon ami, me dit-il quand nous fumes seuls, tu sauras que c'est le hasard d'une excursion qui m'amene vers toi. Je voyage en famille depuis un mois, et maintenant je retourne a Geneve; mais, sans la circonstance du voyage, je t'aurais rejoint, n'importe ou, un peu plus tard, a l'automne. Je savais que tu
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