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pas de compliments; je constate que tu suis sans defaillance la ligne de tes devoirs. Allons, c'est bien; embrasse-moi, on m'attend. --Quoi! je ne verrai pas ta femme et tes enfants, que je ne connais pas? --Ma femme et mes enfants ne sont pas la. Les marmots ne quittent pas si longtemps l'ecole du grand-pere, et leur mere ne les quitte pas d'une heure. --Tu me disais etre en famille. --C'etait une maniere de dire. Des parents, des amis... Mais je ne te fais pas de longs adieux. Je reconduis mon monde a Geneve, et, dans six semaines, je reviens te chercher. --Me chercher? --Oui. Tu seras libre? --Libre? Mais non, je ne le serai jamais. --Tu ne seras jamais libre de ne rien faire; mais tu seras libre de travailler ou tu voudras. Ton engagement avec ta compagnie finit a cette epoque; je viendrai alors te soumettre un projet qui te sourira peut-etre, et qui, en te creant de grandes occupations selon tes gouts actuels, te rapprochera de moi et de ma famille. --Me rapprocher de vous autres? Ah! mon ami, vous etes trop heureux pour moi! Je n'ai jamais envisage la possibilite de ce rapprochement qui me rappellerait a toute heure un passe affreux pour moi; cette ville, cette maison!... --Tu n'habiteras pas la ville, et cette maison, tu ne la reverras plus. Nous l'avons vendue, elle est demolie. Mes vieux parents ont regrette leurs habitudes, mais ils ne regrettent plus rien aujourd'hui. Ils demeurent chez moi, en pleine campagne, dans un site magnifique, au bord du Leman. Nous ne sommes plus entasses dans un local devenu trop etroit pour l'augmentation de la famille. Mon pere ne s'occupe plus que de nos enfants et de quelques eleves de choix qui viennent pieusement chercher ses lecons. Moi, je lui ai succede dans sa chaire. Tu vois en moi un grave professeur es sciences que la botanique ne possede plus exclusivement. Allons, allons, tu as assez vecu seul! Il faut quitter la Thebaide; tu manques a mon bonheur complet, je t'en avertis. --Tout cela est fait pour me tenter, mon ami; mais tu oublies que j'ai un vieux pere infirme, qui vit encore plus seul et plus triste que moi. Tout l'effort de ma liberte reconquise doit tendre a me rapprocher de lui. --Je n'oublie rien, mais je dis que tout peut s'arranger. Ne m'ote pas l'esperance et laisse-moi faire. Il me quitta en m'embrassant avec tant d'effusion, que la source des douces larmes, depuis longtemps tarie, se rouvrit en moi. Je retournai au travail
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