tion: celle des intellectuels. J'appelle
intellectuel le Monsieur qui croit n'avoir plus d'estomac, qui ne peut
pas souffrir un courant d'air. Il y a un courant d'air ici, fermez les
fenetres. _(On rit.)_ Il est tellement affine, qu'il n'appartient plus a
la race humaine. Nous sommes profondement meprises par lui, parce qu'il
a fait des livres delicats, quintessencies, ayant la derniere forme et
dans lesquels on trouve des choses qu'on n'a vues nulle part. Eh bien!
que m'apprenez-vous, vous, les intellectuels? Je le declare, je suis
peut-etre un barbare, mais tous ces romans je ne les lis pas. Je me suis
toujours demande comment les femmes intelligentes pouvaient se nourrir
ou plutot s'intoxiquer de ces livres, car il faut bien le reconnaitre,
quand ils tirent a 100.000, il y en a 60.000 qui sont achetes par les
femmes. _(Applaudissements repetes.)_
Que les intellectuels me pardonnent: au fond je suis un brave homme!
_(Nouveaux applaudissements et rires.)_
En parlant comme je le fais, j'exprime des idees qui me sont cheres, en
bon chevalier, mais je puis faire bon menage avec un intellectuel et
passer de bonnes heures avec lui; je ne sais pas si elles sont, pour
lui, aussi agreables!
L'intellectuel dit: Developpez donc les cerveaux et non les muscles.
Et moi je dis--et M. le docteur Tissie m'approuvera, je crois--: Pour
developper le cerveau, il faut fortifier le muscle. Quand nous aurons
battu les intellectuels--l'heure approche, car le muscle triomphe--nous
verrons disparaitre des boulevards ces romans dont on s'empoisonne.
Quelle belle victoire! _(Assentiment general.)_
Oui, ne serait-ce pas une grande victoire que de pouvoir reduire ainsi
les intellectuels qui croient tenir le sommet de la pyramide humaine!
Nous y arriverons, je l'espere bien.
Je fais des voeux pour que ces idees penetrent et soient appliquees dans
les lycees, colleges, dans les etablissements libres, dans les maisons
de congreganistes, comme les appellent volontiers nos adversaires.
Congreganistes, je n'aime pas ce mot-la, je prefere le mot libre. Je
suis ce que je suis: j'ai mes idees, j'ai le courage de les dire et je
cherche a les faire triompher. _(Vifs applaudissements.)_
Et pour terminer par un mot de concorde, je voudrais, Monsieur le
Sous-Prefet,--et, pour ma part, mes efforts sont tournes vers ce
but,--que les sports fussent un terrain ou toute la jeunesse francaise
put se reunir, qu'on y travaillat a ruiner dans ce pays l'espr
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