irmative.
Je te laisse a deviner ma joie.
C'est pour demain matin, me dit, un samedi soir, en nous quittant, mon
fiance, a onze heures, a Saint-Thomas d'Aquin. Je m'etonnai bien un peu
de ce changement de paroisse, mais il ne fallait pas non plus se montrer
trop exigeante et imposer une eglise plutot qu'une autre: le principal
pour moi etait qu'il se confessat.
Le lendemain, parvenue non sans peine, a decider mes parents a sortir de
leurs habitudes, en venant suivre la messe dans une autre chapelle que
la leur, je les conduisis tout naturellement a Saint-Thomas, a l'heure
que Gaston m'avait fixee.
A peine, etions-nous installes que, levant les yeux, j'apercus celui
qui devait etre le compagnon de ma vie, agenouille dans un
confessionnal.
Je ne manquai, comme tu le penses, de le faire remarquer a mes parents
qui, emerveilles des sentiments discretement religieux de mon futur
mari, s'empresserent, une fois rentres, de l'inviter a diner pour causer
"de notre bonheur"!
Et c'est hier soir, seulement, que demandant a Gaston, comment il avait
eu le courage--car, c'en etait un pour lui--de faire ce que je lui avais
si durement impose, qu'il me repondit, du ton le plus naturel du monde:
--Mais, chere enfant, ce cure etait sourd comme une poterie entiere!!
* * * * *
Je t'embrasse bien fort, mignonne amie, et attends anxieusement tes
cheres pattes de mouche.
TA JEANNINE DE CLOCK
LES TICS
_A RIVET._
Qui n'a eu ou n'a pas un ou plusieurs tics? Bien interessante serait la
liste des tics possibles et des celebrites "tiquees".
Nombreuse par exemple est la collection des gens qui clignotent a
paupieres que veux-tu?
J'ai connu un jeune homme elegant, instruit, veritable boute-en-train de
toute la societe lyonnaise, mais qui etait, helas! dote d'un tic
effrayant: il aboyait.
Par suite de quelles circonstances cela lui etait-il arrive? Je
l'ignore. Etait-ce apres une grande douleur, la perte d'une personne
aimee, peut-etre? ou bien cet effroyable malheur fut-il la consequence
d'un desastre financier, qui sait? Ce qu'il y a de malheureusement
certain, c'est que, par moments, le pauvre garcon traversait des crises
atroces pendant lesquelles son martyre devenait effroyable!
Les jours d'orage lui etaient particulierement mauvais! Vous lui
parliez, il etait tres calme, rien en lui ne faisait pressentir
l'approche du mal mysterieux, et, tout a coup, au milieu d'un
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