FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   106   107   108   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   120   >>  
a une femme legitime, d'aller payer des cocottes. --Soit, mais je ne veux pas etre ridicule. _La comtesse s'est assise sur une chaise longue. Elle retire lentement ses bas en les retournant comme une peau de serpent. Sa jambe rose sort de la gaine de soie mauve, et le pied mignon se pose sur le tapis._ _Le comte s'approche un peu et d'une voix tendre:_ --Quelle drole d'idee vous avez la? --Quelle idee? --De me demander cinq mille francs. --Rien de plus naturel. Nous sommes etrangers l'un a l'autre, n'est-ce pas? Or vous me desirez. Vous ne pouvez pas m'epouser puisque nous sommes maries. Alors vous m'achetez, un peu moins peut-etre qu'une autre. Or, reflechissez. Cet argent, au lieu d'aller chez une gueuse qui en ferait je ne sais quoi, restera dans votre maison, dans votre menage. Et puis, pour un homme intelligent, est-il quelque chose de plus amusant, de plus original que de se payer sa propre femme. On n'aime bien, en amour illegitime, que ce qui coute cher, tres cher. Vous donnez a notre amour... legitime, un prix nouveau, une saveur de debauche, un ragout de... polissonnerie en le... tarifant comme un amour cote. Est-ce pas vrai? _Elle s'est levee presque nue et se dirige vers un cabinet de toilette._ --Maintenant, Monsieur, allez-vous-en, ou je sonne ma femme de chambre. _Le comte debout, perplexe, mecontent, la regarde, et, brusquement, lui jetant a la tete son portefeuille:_ --Tiens, gredine, en voila six mille...Mais tu sais?... _La comtesse ramasse l'argent, le compte, et d'une voix lente:_ --Quoi? --Ne t'y accoutume pas. _Elle eclate de rire, et allant vers lui:_ --Chaque mois, cinq mille, Monsieur, ou bien je vous renvoie a vos cocottes. Et meme si...si vous etes content...je vous demanderai de l'augmentation. PETIT SOLDAT Chaque dimanche, sitot qu'ils etaient libres, les deux petits soldats se mettaient en marche. Ils tournaient a droite en sortant de la caserne, traversaient Courbevoie a grands pas rapides, comme s'ils eussent fait une promenade militaire; puis, des qu'ils avaient quitte les maisons, ils suivaient, d'une allure plus calme, la grand'route poussiereuse et nue qui mene a Bezons. Ils etaient petits, maigres, perdus dans leur capote trop large, trop longue, dont les manches couvraient leurs mains, genes par la culotte rouge, trop vaste, qui les forcait a ecarter les jambes pour aller vite. Et sous le shako raide et haut, on ne voyait plu
PREV.   NEXT  
|<   106   107   108   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   120   >>  



Top keywords:

sommes

 

petits

 
Chaque
 

Monsieur

 
Quelle
 

etaient

 
argent
 

comtesse

 
cocottes
 

longue


legitime

 
renvoie
 

SOLDAT

 
libres
 
dimanche
 

voyait

 

demanderai

 

augmentation

 

content

 

gredine


jetant
 

portefeuille

 
ramasse
 
accoutume
 

eclate

 
compte
 

allant

 

couvraient

 

brusquement

 
manches

maisons
 

avaient

 
quitte
 

suivaient

 

Bezons

 
maigres
 

poussiereuse

 

allure

 

capote

 

militaire


promenade

 

forcait

 

marche

 

mettaient

 

soldats

 
perdus
 

jambes

 

ecarter

 

tournaient

 
droite