derobe a toute intervention conciliatrice
des Puissances dans son conflit avec la Serbie, proceda a la
mobilisation, declara officiellement la guerre a la Serbie, et le jour
suivant Belgrade fut bombardee. Le manifeste qui a accompagne la
declaration de guerre accuse ouvertement la Serbie d'avoir prepare et
execute le crime de Seraiewo. Une pareille accusation d'un crime de
droit commun lancee contre tout un peuple et tout un Etat attira a la
Serbie par son inanite evidente les larges sympathies des cercles de la
societe europeenne.
A la suite de cette maniere d'agir du Gouvernement Austro-Hongrois,
malgre la declaration de la Russie qu'elle ne pourrait rester
indifferente au sort de la Serbie, le Gouvernement Imperial jugea
necessaire d'ordonner la mobilisation des circonscriptions militaires de
Kiew, d'Odessa, de Moscou et de Kazan. Une telle decision s'imposait
parce que depuis la date de la remise de la note austro-hongroise au
Gouvernement Serbe et les premieres demarches de la Russie cinq jours
s'etaient ecoules, et cependant le Cabinet de Vienne n'avait fait aucun
pas pour aller au-devant de nos efforts pacifiques; au contraire, la
mobilisation de la moitie de l'armee austro-hongroise avait ete
decretee.
Le Gouvernement Allemand fut mis au courant des mesures prises par la
Russie; il lui fut en meme temps explique qu'elles n'etaient que la
consequence des armements autrichiens et nullement dirigees contre
l'Allemagne. En meme temps, le Gouvernement Imperial declara que la
Russie etait prete a continuer les pourparlers en vue d'une solution
pacifique du conflit, soit par la voie de negociations directes avec le
Cabinet de Vienne, soit en suivant la proposition de la Grande-Bretagne,
par la voie d'une Conference des quatre Grandes Puissances non
interessees directement, voire l'Angleterre, la France, l'Allemagne et
l'Italie.
Cependant cette tentative de la Russie echoua egalement.
L'Autriche-Hongrie declina un echange de vues ulterieur avec nous, et le
Cabinet de Vienne se deroba a la participation a la Conference des
Puissances projetee.
Neanmoins, la Russie ne discontinua pas ses efforts en faveur de la
paix. Repondant a la question de l'Ambassadeur d'Allemagne, a quelles
conditions nous consentirions encore a suspendre nos armements, le
Ministre des Affaires Etrangeres declara que ces conditions seraient la
reconnaissance par l'Autriche-Hongrie que la question Austro-Serbe avait
revetu le caractere d'
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