ou les chevaliers teutoniques ont toujours offert a leurs
hotes les plus illustres, une hospitalite toute royale. Pendant la
periode dont nous nous occupons, Pitsembourg a eu l'honneur d'heberger
en 1646, le fameux Charles IV de Lorraine, accompagne de la belle
Beatrice de Cusance, son epouse, appelee si irreverencieusement par Mme
de Chevreuse, "sa femme de campagne", parce qu'elle accompagna toujours
son mari dans tous ses voyages et ses campagnes militaires.
A quatre reprises, en 1671, 1672 et 1673, Pitsembourg recut la visite du
gouverneur general des Pays-Bas, comme le prouvent ces lettres inedites
de l'illustre et celebre audiencier Verreycken.
Le 21 decembre 1671, Verreycken ecrit au commandeur de Pitsembourg, que
S.E. lui a commande de lui mander qu'_Elle sera demain au soir a
Malines, et qu'Elle ira loger dans vostre maison, et fera porter avec
soy son lict et provision et qu'Elle ne desire en aulcune facon que vous
fassiez des fraiz a son suject_.
Le 10 mars 1672, une lettre de Bruxelles au meme, disant: _S.E. m'a
commande de vous mander qu'Elle sera demain au soir a Malines, et
qu'Elle ira loger dans vostre maison et qu'Elle fera porter avec soy son
lict, ne desirant en aulcune facon que vous fassies des frais a son
suject, ainsi seulement que vous veuilliez faire donner deux ou trois
licts pour les domestiques qu'elle doict avoir aupres d'Elle._
Encore le 24 octobre 1672, une lettre de Verreycken, datee de Bruxelles:
_S.E. a resoulu de se transporter demain 25 de ce mois, dez ceste ville
en celle de Malines et d'aller loger en vostre commanderie_. Citons
encore une lettre du meme audiencier, du 27 fevrier 1673: _S.E. a resolu
d'estre demain au soir a Malines et d'y loger dans la commanderie de
Pitzembourg_.
Les chevaliers recevaient quelquefois aussi des visites peu agreables:
le 23 octobre 1677, au camp de La Hulpe, le duc de Villa Hermosa, duc de
Luna, _ordonne de donner et faire donner au comte de Waldyck la
commanderie de Malines pour y loger provisionnellement avec son train,
sans prejudices des privileges que le commandeur d'icelle pourroit
pretendre._
En presence de ces lettres et de l'inventaire que je viens d'analyser,
je puis, je pense, Messieurs, conclure en disant que Pitsembourg etait,
au xviie siecle, une demeure unique a Malines. C'etait du reste aussi
l'avis des contemporains, comme le montre ce temoignage ecrit que j'ai
trouve aux Archives d'Anvers:
_Le soubsigne capitaine et
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