FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   273   274   275   276   277   278   279   280   281   282   283   284   285   286   287   288   289   290   291   292   293   294   295   296   297  
298   299   300   301   302   303   304   305   306   307   308   309   310   311   312   313   314   315   316   317   318   319   320   321   322   >>   >|  
on l'accueillit; le general Hatry lui en faisait les honneurs pour lui tout seul. Il disparut dans la flamme et dans la fumee, et Roland le vit s'affaisser, lui et son cheval, comme s'ils eussent ete foudroyes tous deux. Dix ou douze republicains s'elancerent hors des rangs contre autant de Chouans. Ce fut une lutte terrible, corps a corps, dans laquelle les Chouans, avec leurs couteaux, devaient avoir l'avantage. Tout a coup, Cadoudal se retrouva debout, un pistolet de chaque main; c'etait la mort de deux hommes: deux hommes tomberent. Puis, par la breche de ces dix ou douze hommes, il se precipita avec trente. Il avait ramasse un fusil de munition, il s'en servait comme d'une massue et a chaque coup abattait un homme. Il troua le bataillon et reparut de l'autre cote. Puis, comme un sanglier qui revient sur un chasseur culbute et qui lui fouille les entrailles, il rentra dans la blessure beante en l'elargissant. Des lors, tout fut fini. Le general Hatry rallia a lui une vingtaine d'hommes, et, la baionnette en avant, fonca sur le cercle qui l'enveloppait; il marchait a pied a la tete de ses vingt soldats; son cheval avait ete eventre. Dix hommes tomberent avant d'avoir rompu ce cercle. Le general se trouva de l'autre cote du cercle. Les Chouans voulurent le poursuivre. Mais Cadoudal, d'une voix de tonnerre: -- Il ne fallait pas le laisser passer, cria-t-il: mais, du moment ou il a passe, qu'il se retire librement. Les Chouans obeirent avec la religion qu'ils avaient pour les paroles de leur chef. -- Et maintenant, cria Cadoudal, que le feu cesse; plus de morts: des prisonniers. Les Chouans se resserrerent, enveloppant le monceau de morts et les quelques vivants plus ou moins blesses qui s'agitaient au milieu des cadavres. Se rendre, c'etait encore combattre dans cette guerre, ou, de part et d'autre, on fusillait les prisonniers: d'un cote, parce qu'on regardait Chouans et Vendeens comme des brigands; de l'autre cote, parce qu'on ne savait ou les mettre. Les republicains jeterent loin d'eux leurs fusils pour ne pas les rendre. Lorsqu'on s'approcha d'eux, tous avaient la giberne ouverte. Ils avaient brule jusqu'a leur derniere cartouche. Cadoudal s'achemina vers Roland. Pendant toute cette lutte supreme, le jeune homme etait reste assis, et, les yeux fixes sur le combat, les cheveux mouilles de sueur, la poitrine haletante, il avait attendu. Puis, quand il avait
PREV.   NEXT  
|<   273   274   275   276   277   278   279   280   281   282   283   284   285   286   287   288   289   290   291   292   293   294   295   296   297  
298   299   300   301   302   303   304   305   306   307   308   309   310   311   312   313   314   315   316   317   318   319   320   321   322   >>   >|  



Top keywords:

Chouans

 

hommes

 

Cadoudal

 

cercle

 

general

 
avaient
 

prisonniers

 

tomberent

 
cheval
 

rendre


chaque
 
republicains
 

Roland

 

blesses

 
moment
 

agitaient

 

paroles

 

religion

 

obeirent

 
cadavres

milieu

 

librement

 
maintenant
 

retire

 

monceau

 

quelques

 
enveloppant
 

resserrerent

 
vivants
 
Lorsqu

supreme

 

Pendant

 
cartouche
 

achemina

 

haletante

 

attendu

 

poitrine

 

combat

 

cheveux

 
mouilles

derniere

 

regardait

 

Vendeens

 

brigands

 

savait

 
fusillait
 

encore

 

combattre

 

guerre

 
mettre