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on d'ou ma fille est sortie. Pension excellente et dirigee par un menage tout a fait respectable et intelligent. Madame Roland m'a amene cette jeune fille, dont je ne sais pas le vrai nom, mais qui est la fille de Flora et qui parait aussi tendre et aussi bonne que sa mere etait imperieuse et colere. Cette enfant a l'air d'un ange; sa tristesse, son deuil et ses beaux yeux, son isolement, son air modeste et affectueux m'ont ete au coeur. Sa mere l'aimait-elle? Pourquoi etaient-elles ainsi separees? Quel apostolat peut donc faire oublier et envoyer si loin, dans un magasin de modes, un etre si charmant et si adorable? j'aimerais bien mieux que nous lui fissions un sort que d'elever un monument a sa mere, qui ne m'a jamais ete sympathique malgre son courage et sa conviction. Il y avait trop de vanite et de sottise chez elle, Quand les gens sont morts, on se prosterne; c'est bien de respecter le mystere de la mort; mais pourquoi mentir? moi, je ne saurais. J'ai un conseil a vous donner, mon cher Pompery; c'est de devenir amoureux de cette jeune fille (ce ne sera pas difficile) et de l'epouser. Cela sera une belle et bonne action, cela vaudra mieux que d'etre amoureux de Fourier. Vous etes un digne homme, vous la rendrez heureuse. Et il est impossible que vous ne le soyez pas, a cause de cela d'abord, ensuite parce qu'il est impossible qu'avec une pareille figure, elle ne soit pas un etre adorable. Le bon Dieu serait un menteur s'il en etait autrement. Allons! partez pour la rue de Chaillot et invitez-moi bientot a vos noces. Tout a vous de coeur. GEORGE SAND. CCXLVIII A M. HIPPOLYTE CHATIRON, A LA CHATRE Paris, 29 avril 1845. J'oubliais de te dire quelque chose qui te paraitra singulier. Etant chez le dentiste de Solange, il y a une quinzaine, j'ai rencontre madame de la Roche-Aymon[1], qui est venue se jeter dans mes bras avec des protestations de tendresse et des supplications pour une reconciliation generale avec la famille. Elle est venue me voir des le lendemain avec son mari, et m'a presente sa fille, la princesse Galitzin. Je lui ai rendu sa visite; il n'y a sorte d'amities qu'elle ne m'ait faite. Elle est partie pour Chenonceaux, et, deux jours apres, j'ai recu une lettre de Rene[2], et une autre d'elle pour me prier et me supplier d'aller les voir. J'irai peut-etre cet ete. Mais d'ou leur vient ce retour vers moi? Je n'en sais rien et ne me l'explique pas apr
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