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Je la prendrai quand vous l'aurez trouvee. Le prince, ayant mis fin a ce discours moral, Monte brusquement a cheval, Et court joindre a perte d'haleine Sa meutte qui l'attend au milieu de la plaine. Apres avoir passe des pres & des guerets, Il trouve ses chasseurs couchez sur l'herbe verte Tous se levent, & tous alerte, Font trembler de leurs cors les hotes des forets. Des chiens courans, l'abboyante famille, Deca, de la, parmi le chaume brille, Et les Limiers a l'oeil ardent Qui du fort de la bete a leur poste reviennent, Entrainent en les regardant Les forts valets qui les retiennent. S'etant instruit par un des siens Si tout est pret, si l'on est sur la trace Il ordonne aussitot qu'on commence la chasse, Et fait donner le Cerf aux chiens. Le son des cors qui retentissent, Le bruit des chevaux qui hennissent Et des chiens animez les penetrans abois, Remplissent la foret de tumulte & de trouble, Et pendant que l'echo sans cesse les redouble, S'enfoncent avec eux dans les plus creux du bois. Le Prince par hasard ou par sa destinee, Prit une route detournee Ou nul des chasseurs ne le suit; Plus il court, plus il s'en separe: Enfin, a tel point il s'egare, Que des chiens & des cors il n'entend plus le bruit. L'Endroit ou le mena sa bijarre avanture, Clair de ruisseaux & sombre de verdure, Saisissoit les Esprits d'une secrette horreur; La simple & naive nature S'y faisoit voir & si belle & si pure, Que mille fois il benit son erreur. Rempli des douces reveries Qu'inspirent les grands bois, les eaux & les prairies, Il sent soudain frapper & son coeur & ses yeux Par l'objet le plus agreable, Le plus doux & le plus aimable Qu'il eut jamais vu sous les Cieux. C'etoit une jeune Bergere Qui filoit aux bords d'un ruisseau, Et qui conduisant son troupeau, D'une main sage & menagere Tournoit son agile fuzeau. Elle auroit pu dompter les coeurs les plus sauvages; Des Lys, son teint a la blancheur, Et sa naturelle fraicheur S'etoit toujours sauvee a l'ombre des boccages: Sa bouche, de l'enfance avoit tout l'agrement, Et ses yeux qu'adoucit une brune paupiere, Plus bleus que n'est le firmament, Avoient aussi plus de lum
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