, mon devoir est de faire
remarquer le caractere particulier et grand de la demonstration. Il y a
cent-vingt ans que nous sommes passes sous la domination anglaise.
Nous fetons aujourd'hui la gloire d'un Canadien-Francais qui s'est
immortalise dans la defense du pavillon anglais en 1813. La fete est
presidee par Son Excellence le gouverneur-general, le marquis de Lorne,
le representant direct de Sa Majeste la reine Victoria. Son discours
genereux et noble, nous a profondement emus. Le lieutenant-colonel
Harwood, representant les deux races appartenant au departement de
la milice du Canada a demontre le principe de la vitalite de la race
francaise. Son excellence le lieutenant-gouverneur de la province de
Quebec, mon ami, l'honorable M. Theodore Robitaille, aussi representant
de Sa Majeste, vous a fait un discours marque au meme coin du
patriotisme le plus pur; et tout Cela, Monsieur le president et
Messieurs, se fait a l'ombre du glorieux drapeau de l'Angleterre, qui
nous a toujours couverte de sa protection genereuse et efficace, et
qui porte dans ses plis la plus grande liberte que le monde a jamais
possedee et qu'il prodigue a toutes ses colonies.
J'ai ete appele a repondre a la sante du Canada, c'est-a-dire a sa
grandeur, a sa prosperite futures. Je remercie infiniment le comite du
centenaire de Salaberry de m'avoir confie cette tache; seulement je suis
tenu de dire sans modestie que je me crois au-dessous du devoir qui m'a
ete impose. Je ne fais pas de fausse modestie,--il parait recu dans les
cercles les mieux informes que la modestie n'est pas le fort des hommes
politiques--; mais comme je suis au debut de ma carriere ministerielle,
je n'aimerais pas devier de la regle. Cependant, on a beau se croire
fort, on a beau se croire puissant, on a beau se croire grand, il y a
des situations, des tableaux, des paysages qui eblouissent, qui vous
empoignent et qui vous surpassent; c'est alors le temps, pour l'homme
qui comprend la fragilite humaine, de crier misericorde. C'est ce que
je vais faire en ce moment et cela sans faire preuve ni d'exces de
modestie, ni d'exces de vanite.
Tout ici parle histoire et patriotisme. D'un cote, le monument du grand
homme, ce nouveau heros des nouvelles Thermopyles, dont nous venons de
celebrer la gloire en nous inclinant devant le bronze qui l'eternisera
moins que la bataille de Chateauguay.
De l'autre, la riviere Chambly, le Richelieu, auquel se rattachent tant
de souvenirs histo
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