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de Theocrite Ton sommeil t'offrit le tresor; Helas! desabuse trop vite, Tu vois s'enfuir le songe d'or. Ici, revant sur ma terrasse, Je n'ai pas un sort plus heureux: J'invoque la muse d'Horace, La muse est rebelle a mes voeux. Jouet de son humeur bizarre, Je dois compatir a tes maux; Tiens, que ce faible don repare Le prix qu'attendaient tes travaux. La nuit vient: vers le toit champetre D'un front gai reprends ton chemin, Dors content: tes filets peut-etre Sous leur poids flechiront demain. Demain peut-etre, en cet asile, Au chant de l'oiseau matinal, Mon vers coulera plus facile Que les flots purs de ce canal. Ainsi, au moment ou il dit que la muse d'Horace le fuit, il la ressaisit et la fixe dans l'ode la plus gracieuse. Il dit qu'il ne prend rien, et la maniere dont il le dit devient a l'instant cette fine perle qu'il a l'air de ne plus chercher. De meme, dans une autre petite ode exquise, lorsqu'au lieu de se plaindre, cette fois, de son rien-faire, il s'en console en le savourant: Au bout de mon humble domaine, Six tilleuls au front arrondi, Dominant le cours de la Seine, Balancent une ombre incertaine Qui me cache aux feux du midi. Sans affaire et sans esclavage, Souvent j'y goute un doux repos; Desoccupe comme un sauvage Qu'amuse aupres d'an beau rivage Le flot qui suit toujours les flots. Ici, la reveuse Paresse S'assied les yeux demi-fermes, Et, sous sa main qui me caresse, Une langueur enchanteresse Tient mes sens vaincus et charmes. Des feuillets d'Ovide et d'Horace Flottent epars sur ses genoux; Je lis, je dors, tout soin s'efface, Je ne fais rien, et le jour passe; Cet emploi du jour est si doux! Tandis que d'une paix profonde Je goute ainsi la volupte, Des rimeurs dont le siecle abonde La muse toujours plus feconde Insulte a ma sterilite. Je perds mon temps s'il faut les croire, Eux seuls du siecle sont l'honneur, J'y consens: qu'ils gardent leur gloire; Je perds bien peu pour ma memoire, Je gagne tout pour mon bonheur. Mais ne peut-on pas lui dire comme a Titus: Il n'est pas perdu, o Poete, le jour ou tu as dit si bien que tu le perdais! Dans l'ode _au Pecheur_, un trait touchant et delicat sur lequel je reviens, c'est le _faible don_ que le poete decu donne a son pauvre semblable, plus decu que lui: cette obole doit leur porter bonheur a tous deux. Cet acce
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