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nts jours d'indulgence. Depuis son installation a Rome, madame Pretavoine qui ne manquait aucune occasion de manifester publiquement sa piete, s'etait fait recevoir dans cette confrerie des _amantes de Jesus_, et elle venait tous les vendredis faire ces stations de la croix dans le Colisee. Quelle sut au juste pourquoi ce lieu etait sacre, cela n'etait pas bien prouve, pas plus qu'il n'etait prouve qu'elle comprenait un mot aux sermons du capucin qu'elle ecoutait precher avec de beates extases, les yeux perdus dans le ciel bleu, ou attaches sur un arbuste pousse tout en haut de ces ruines, entre deux pierres; mais peu importait, elle etait la, on la remarquait, cela suffisait: elle n'etait ni secouee ni ecrasee par le grandiose de cette image vivante de la puissance romaine; et ce qu'elle voyait, ce n'etait point les pouces releves de cent mille spectateurs demandant la mort du gladiateur abattu et appuye sur sa main; ce n'etait point Titus, ce n'etait point Domitien, ce n'etait point les martyrs chretiens livres aux betes, c'etait une seule femme, une jeune fille, Berengere de la Roche-Odon, qui bientot allait etre comtesse Pretavoine; c'etait pour elle, pour elle seule, qu'elle venait la. Mais en ces derniers temps ces processions et ces stations avaient ete interdites. Un savant archeologue avait obtenu du gouvernement italien qu'on ferait des fouilles dans l'arene du Colisee, afin de rechercher quels etaient les dessous de ce theatre et comment il etait machine. Pour faire ces fouilles il avait fallu naturellement enlever la croix qui se trouvait au milieu du cirque. De la une certaine emotion dans le monde devot, ou plus justement dans les confreries des _amants_ et des _amantes de Jesus_. Ces fouilles etaient un sacrilege; devait-on, dans l'interet de la science ou d'un savant, profaner le sol arrose du sang des martyrs; c'etait l'abomination de la desolation, et l'on se repandait en plaintes contre les oppresseurs, contre les spoliateurs qui autorisaient ces fouilles. Mais les oreilles des gouvernements ne sont pas, dans tous les pays, sensibles de la meme maniere aux plaintes des devots; il y a des pays dans lesquels un devot n'a qu'a pousser un leger cri pour qu'aussitot les ministres croient leur portefeuille perdu; il y en a d'autres, au contraire, ou les ministres ont l'oreille plus dure. Tel etait le cas du ministere qui, a ce moment, dirigeait les affaires italiennes; il n'avait point e
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