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ne injustice passee, commise envers cette malheureuse humanite, qui t'a toujours obei, comme ton ami le plus fidele, dresse, devant toi, les vertebres immobiles d'une epine dorsale vengeresse, ton oeil hagard laisse tomber la larme epouvantee du remords tardif, et qu'alors, les cheveux herisses, tu crois, toi-meme, prendre, sincerement, la resolution de suspendre, a jamais, aux broussailles du neant, les jeux inconcevables de ton imagination de tigre, qui serait burlesque, si elle n'etait pas lamentable; mais, je sais aussi que la constance n'a pas fixe, dans tes os, comme une moelle tenace, le harpon de sa demeure eternelle, et que tu retombes assez souvent, toi et tes pensees, recouvertes de la lepre noire de l'erreur, dans le lac funebre des sombres maledictions. Je veux croire que celles-ci sont inconscientes (quoiqu'elles n'en renferment pas moins leur venin fatal), et que le mal et le bien, unis ensemble, se repandent en bonds impetueux de ta royale poitrine gangrenee, comme le torrent du rocher, par le charme secret d'une force aveugle; mais, rien ne m'en fournit la preuve. J'ai vu, trop souvent, tes dents immondes claquer de rage, et ton auguste face, recouverte de la mousse des temps, rougir, comme un charbon ardent, a cause de quelque futilite microscopique que les hommes avaient commise, pour pouvoir m'arreter, plus longtemps, devant le poteau indicateur de cette hypothese bonasse. Chaque jour, les mains jointes, j'eleverai vers toi les accents de mon humble priere, puisqu'il le faut: mais, je t'en supplie, que ta providence ne pense pas a moi; laisse-moi de cote, comme le vermisseau qui rampe sous la terre. Sache que je prefererais me nourrir avidement des plantes marines d'iles inconnues et sauvages, que les vagues tropicales entrainent, au milieu de ces parages, dans leur sein ecumeux, que de savoir que tu m'observes, et que tu portes, dans ma conscience, ton scalpel qui ricane. Elle vient de te reveler la totalite de mes pensees, et j'espere que ta prudence applaudira facilement au bon sens dont elles gardent l'ineffacable empreinte. A part ces reserves faites sur le genre de relations plus ou moins intimes que je dois garder avec toi, ma bouche est prete, a n'importe quelle heure du jour, a exhaler, comme un souffle artificiel, le flot de mensonges que ta gloriole exige severement de chaque humain, des que l'aurore s'eleve bleuatre, cherchant la lumiere dans les replis de satin du crepuscule, comme, moi,
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