egarde, fleuron a fleuron, la couronne de la Vierge, une
orfevrerie de reve; figure a figure, les groupes qui remplissent, sans
les alourdir les chapiteaux des piliers; fleur a fleur, feuille a
feuille, les richesses du parterre; l'oeil stupefait decouvre, entre la
tete de l'enfant divin et l'epaule de la Vierge, dans une ville pleine
de pignons et d'elegants clochers, une grande eglise aux nombreux
contreforts, une vaste place coupee en deux dans toute sa largeur par
un escalier ou vont, viennent, courent d'innombrables petits coups de
pinceau qui sont autant de figures vivantes; il est attire par un pont
en dos d'ane charge de groupes qui se pressent et s'entrecroisent; il
suit les meandres d'un fleuve sillonne de barques minuscules, au milieu
duquel, dans une ile plus petite que l'ongle d'un doigt d'enfant, se
dresse, entoure d'arbres, un chateau seigneurial aux nombreux
clochetons; il parcourt, sur la gauche, un quai plante d'arbres, peuple
de promeneurs; il va toujours plus loin, franchit une a une les croupes
de collines verdoyantes; se repose un moment sur une ligne lointaine de
montagnes neigeuses, pour se perdre ensuite dans l'infini d'un ciel a
peine bleu, ou s'estompent de flottantes nuees."
En nu het wonder: in dit alles gaat, anders dan Michel Angelo's discipel
beweerde, de eenheid en harmonie niet te loor. "Et quand le jour tombe,
une minute avant que la voix des gardiens ne vienne mettre fin a votre
contemplation, voyez comme le chef d'oeuvre se transfigure dans la
douceur du crepuscule; comme son ciel devient encore plus profond; comme
la scene principale, dont les couleurs se sont evanouies, se plonge dans
l'infini mystere de l'Harmonie et de l'Unite...."
Een ander stuk, dat zich voor de beschouwing van de eigenschap der
onbeperkte detailleering bijzonder leent, is de Annunciatie in de
Ermitage te Petrograd. Wanneer het drieluik, waarvan dit stuk het
rechterblind uitmaakt, in zijn geheel heeft bestaan, welk een
wonderrijke schepping moet het zijn geweest! Het is, alsof Van Eyck hier
al de voor niets terugschrikkende virtuositeit van den meester, die
alles kan en alles durft, heeft willen uitvoeren. Het is tegelijk het
meest primitieve, meest hieratische van zijn werken en het meest
geraffineerde. De boodschap van den Engel wordt niet gebracht in de
intimiteit van de binnenkamer (het tooneel, waarvan de gansche
binnenhuisschildering haar oorsprong nam), maar, zooals de vormencode
van de oudere kunst h
|